jeudi 8 mars 2007

Mayotte 2007

Départ mercredi soir pour un long voyage... D'abord il faut se rendre à l'aéroport : bus, RER, Car Air-France, ensuite, 11 heures de vol vers La Réunion. Escale à Gillot, puis enfin 2h de vol vers Dzaoudzi. Nous survolons tout le nord de Madagascar qui a l'air totalement inhabité avec ses innombrables collines recouvertes de forêt Comme il fait très beau, on voit très bien le paysage au sol et les dommages du précédent cyclone sur la région, qui a l’air complétement inondée (le fleuve est largement sorti de son lit...). L'arrivée sur Mayotte est impressionnante puisque la piste d'atterrissage est quasiment posée sur le lagon. Premières impressions : le paysage est magnifique, j’ai l'impression d'être au paradis, mis à part l'air un peu étouffant car il fait très chaud et humide. Avec mon frère, on prend la barge et on retrouve nos parents sur la grande terre, direction leur appartement non loin de là. Mamoudzou est une 'ville' (et Mayotte une île), très africaine - et je parle en connaissance de cause puisque j'ai habité 6 ans au Gabon - on a du mal à croire qu'on est en France. Ca n'a rien à voir avec la Réunion, par exemple. Après quelques heures de repos pour récupérer du vol, nous allons manger quelques brochettes dans un "Mama Brochetti" du coin. Ca me rappelle énormément mon enfance (j’ai habité 4 ans à Mayotte, entre 2 et 6 ans, il y a plus de 20 ans...) ! Les brochettes au bœuf ont là-bas un goût qu'on ne retrouve nulle part ailleurs... Est ce bien du bœuf d'ailleurs ???

Le temps attendu pour la semaine est très mauvais. En effet, dans la zone il y a 3 perturbations cycloniques ! Flavio, qui est passé par Mada et qui est maintenant au-dessus du Mozambique, Gamède qui n'est pas loin de la Réunion et qui file plein Ouest et un troisième cyclone près de Rodrigues qui va au sud et qui donc ne nous concerne pas.
Je dois dire que j’ai eu un peu les boules pendant quelques jours... Gamède était sensé être celui qui devait nous faire le plus de mal. En fait nous n'avons eu que la queue du cyclone, pendant quelques jours, et puis ensuite il a fait très beau, donc nous aovns eu de la chance... En effet, après avoir fait mine de se diriger vers nous, Gamède a plongé au sud, en longeant Madagascar, non sans avoir eu des changements de direction assez effrayants pour nous, comme on peut le voir sur cette carte météo... Il a d'ailleurs frappé 2 fois de suite la Réunion, ce qui est très rare...

Les choses sérieuses commencent jeudi : direction la plage de Trévani au nord de Mamoudzou, avec au programme, déjeuner au resto (au menu du poisson bien sûr, etune succulente dorade sauce vanille), piscine et balade sur la plage. Le lendemain, retour à Trevani pour une plongée d'anthologie. Le temps est mitigé, mais nous sortons quand même. A peine à l'eau, à 15 - 20 mètres de profondeur, voilà que nous nous faisons doublés comme sur l'autoroute par quatre dauphins ! 2 femelles et leur petit sous elles. Un instant magique ! Bref, mais intense, car ils ne ce sont pas arrêtés pour nous causer, et ont continué tranquillement leur chemin. A part cette rencontre la plongée est classique : poissons-clowns, diodons, rascasse volante. Pas grand chose à ce mettre sous la dent par rapport à mes plongée à la Réunion, ou encore à Djibouti (qui reste la référence).Par contre les fonds sous-marins sont de toute beauté. Les coraux sont magnifiques, et très diversifiés. Il y en a de toutes les sortes et de toutes les couleurs, par grosses patates. Une plongée d’anthologie aussi car le retour en pleine tempête fut assez exceptionnel...Heureusement nous étions déjà tous sur le bateau quand elle a éclaté. Résultat, visibilité de 10 cm, navigation à la boussole, et retour sous des trombes d’eau avec un débarquement façon nageurs de combat en pleine guerre du Vietnam ! Le paysage de la plage sous une pluie tropicale avec, en fond, la forêt vierge valait vraiment le coup d'œil...

Le lendemain, direction la plage de Sohoa dans l'ouest, avec des amis de mes parents (qui ont au passage un appart' qui a une vue vraiment sympa). Après avoir traversé quelques villages très typiques, avec bangas et tout, nous laissons la voiture dans un coin et nous empruntons un chemin à travers la brousse, longrant le littoral au milieu des bananiers et des cocotiers pour aboutir à la plage, quasi inaccessible. Là-bas, petite plongée masque-tuba sur le tombant (un peu loin quand même...) et sieste sur la plage quand le grain qui nous ai tombé dessus, est passé... Sur le retour on aperçoit au bord du chemin, sur la plage, une carcasse assez étonnante (une baleine ? une tortue ? --> comme quoi je ne suis pas naturaliste...) et une araignée, plus grande que la main. Beurk !

Lundi, c'est notre journée randonnée. Bon, il faut dire que je ne suis pas un foudre de marche : les longues randonnées de plusieurs jours où l'on marche 10 heures par jour, très peu pour moi, en tout cas, pour l'instant... Mais une petite randonnée de 3-4 heures, ça j'aime bien. Donc nous partons tôt le matin, sur un chemin qui part de Mamoudzou pour se rendre sur les ruines de la Maison du Gouverneur, l'ancienne demeure des gouverneurs successifs de Mayotte durant l'époque coloniale, qui se trouve un peu dans "l'arrière pays", en pleine brousse ! Le chemin est très agréable car il est ombragé.On croise quelques makis par-ci par-là qui tentent de nous pisser dessus et des massifs de bambous géants qu'on entend craquer tellement leur croissance est rapide. Arrivée en haut, la vue sur l'ile est imprenable. On voit les "Quatre Frères", tout Petite-Terre, la "Passe en S"etc., c'est magnifique. Après cette petite marche, nous allons déjeuner au Bar Fly, qui donne sur le port de plaisance de Mamoudzou. Au menu : salade mahoraise à la papaye verte rapée, carangue grillée (succulent) et farandole de desserts (bananes flambées, etc.).

Mardi, départ vers le sud. Nous traversons toute l'île en voiture (ça ne prend pas longtemps, une heure tout au plus :))) ) pour nous rendre à N'gouga. Nous passons d'ailleurs devant l'ilot de Bandrélé qui reste l'un de mes meilleurs (et seuls) souvenirs d'enfance ici, et devant le Choungi que je promets de gravir la prochaine fois.
Après un petit stop dans la baie des tortues et sa plage magnifique, son petit tombant et son resto ma foi fort sympathique, nous arrivons en fin d'après midi au Jardin Mahorais.

Le Jardin Mahorais est une plage et un hôtel-restaurant, proposant diverses activités telles que la plongée, la pêche au gros ou les safaris dauphins/baleines. Nous y avons reservé un bungalow au bord de la plage, qui entre nous, envoyait du pâté. La grande particularité de cette plage, est qu'il s'agit en fait d'un herbier à tortues ! Il suffit de mettre la tête sous l'eau pour se retrouver nez à bec avec d'énormes tortues en train de brouter, accompagnées de leurs nombreuses rémoras (j'en ai vu jusqu'à 3-4 sur une même tortue !)... Il y a aussi ces gigantesques baobab que j'ai connus il y a plus de 20 ans et qui donnent à cette plage un côté très original.
On trouve aussi beaucoup de makis qui viennent manger dans les arbres fruitiers de l'hôtel (pommes cannelles etc.) et pas mal de roussettes, ces chauves-souris frugivores qui ne manquent pas une occasion de vous envoyer un petit nuage de pisse ou une badame... En tout cas le spectacle et à tous les recoins de sable et à tous les coins d'arbre.

Le soir, après dîner (salade tiède de fleurs de banane et mérou) nous avons droit à un magnifique coucher de soleil sur cette plage tropicale, interrompu ça et là par quelques têtes de tortues remontant à la surface...Pendant la nuit, une dame qui travaille sur ces même tortue doit venir nous réveiller si les tortues pondent. Mais ce ne fut pas le cas. Peut-être la prochaine fois !
Le lendemain, réveil aux aurores. Il fait un temps magnifique. On se promène sur la plage déserte puis nous croisons les gens de la plongée qui préparent le bateau. Nous avons réservé pour l'après-midi mais ce matin, ils partent sur la barrière de corail et comme ils ont de la place, ils veulent bien nous prendre avec eux. Bien leur en a pris. Ce fut une de mes meilleurs plongée.

Après avoir navigué presqu'une demi-heure sur le lagon, nous arrivons à la barrière de corail au niveau de la "Passe à Bateaux Sud" (en fait à la 2ème barrière car nous en avons déjà dépassée une sur le chemin : c'est le phénomène rarissime de double barrière de corail, qu'on peut compter sur les doigts d'une main...). La journée est très ensoleillée, l'eau transparente. Nous nous jetons à l'eau tandis que le bateau effectue un mouillage dynamique. Quel splendeur.Nous descendons à 20 m, avec sur notre gauche le grand bleu et beaucoup de bancs de poissons, des thons et des thasards. et sur notre droite la barrière de corail et ses multitudes de couleurs. Nous en inspectons les moindres cavités.
Par-ci par-là nous trouvons des poissons clowns, des murènes, des langoustes, des mérous, une tortue marine que je taquine un peu, et un nombre incroyable de rascasses volantes (au moins 15...), etc. etc. Nous atteignons ensuite le platier où les courants sont très importants. Là nous croisons des perroquets ENORMES, des pyjamas tout aussi énormes et quelques langoustes, sans parler de tous les petites poissons habituels qui peuplent les récifs coraliens. A cause d'un mauvais réglage de mon matériel (masque pas assez serré) et de quleques palmages inutiles à contre-courant, j'ai un peu trop pompé d'air, et ma plongée doit se terminer à mon grand regret. Sur le bateau, le soleil cogne. Nous repêchons les derniers plongeurs et nous mettons cap sur la plage de N'Gouga, l'eau turquoise autour de nous, l'île de Mayotte et le Chougi se découpant en face de nous.

Après la plongée, nous déjeunons au restaurant puis nous passons la journée à la plage, à débusquer les tortues. Un moment, je me fait fait une sacrée frayeur : à une quinzaine de mètres de la plage, alors que l'eau est un peu remuée et que l'on ne voit pas grand chose, j'aperçois une énorme raie pastenague avec une queue d'au moins 1 mètre de long, s'enfuyant à mon approche, brr... Autant vous dire qu'il ne vaut mieux pas se faire piquer par ce genre d'animal... Le soir, nous plions bagages. Près de la voiture, nous rencontrons un groupe de makis dans les arbres. S’ils sont à l'état sauvage, ces petits lémuriens - que l'on ne trouve qu'à Mayotte - ne sont paspour auntant farouches... Ils n'hésitent pas à descendre manger dans votre main un petit morceau de banane. Même s'ils restent assez craintifs, en jouant un peu avec leur gourmandise, on arrive à les faire grimper sur son dos (trop marrant de les voir lutter pour atteindre le bout de banane qui est hors de portée :))) ).

Après cette sortie bien riches en évènements (et en coups de soleil) , une journée de repos s'impose. Le soir, nous allons quand même nous balader à la pointe Mabou, un très beau jardin tropical près de chez mes parents. Nous y croisons encore 4-5 makis qui nous font bien rire : après avoir traversé la queue en l'air, le chemin juste en face de nous, voilà que nos 4 compères se mettent à grimper à un cocotier. La scène est très cocasse : il faut les voir grimper à l'arbre e file indienne, par petit à-coups, les bras tendus enserrant le tronc nu! Nous apercevons aussi quelques specimens de 'foudis rouges' (ou 'cardinal de Madagascar'), de superbes oiseaux rouges vifs.

La journée de vendredi fut des plus exceptionnelles. Du point de vue Météo, ce fut notre plus belle journée.Nous avions prévu une randonnée en scooteurs des mers. Ca tombait bien. A 8h30 nous étions sur la plage de Trevani. Le temps de passer un shorty, un gilet de sauvetage et d'écouter les conseils de sécurité, que nous voilà à l'eau, à 6 ou 7 scooters. Nous étions 2 par scooteurs, moi avec mon père, mon frère avec ma mère. Heureusement que nous avions passé notre permis bateau l'année dernière : il est nécessaire pour conduire ces engins (pas pour être passager).
Nous voilà donc parti en formation en V, direction la barrière de corail. Arrivé là bas, nous faisons une pause 5 minutes pour admirer la vue. Nous avosn pied. L'eau est transparente (à 28 comme tout le reste de l'année), le paysage est vraimetn estomaquant. Nous entamons ensuite un long circuit entre les coraux, les uns derrières les autres, sur environs 10 km, à vitesse élevée (40 km/h) pour ne pas se prendre les coraux qui affleurent presque. C'est très grisant, j'ai l'impression d'être sur un circuit de formule 1, avec pour tracé les recifs de coraux...

Nous débouchons ensuite sur la passe de Longoni, où la mer est plus agitée (sur la barrière, elle ét ait d'huile). Là, la conduite est un peu moins agréable, car il faut passer des vagues bien formées et on s'en prend pleins la g...
Nous arrivons finalement à l'îlot de M'tsamboro et son îlot de sable blanc. Le lieu est paradisiaque. Je crois que c'est l'un des plus bels endroits que j'ai vu de ma vie. Nous nous arrimons afin de passer quelques heures de farniente sur l'îlot de sable blanc (avant que celui-ci ne soit complétement recouvert par les flots). Le sable est d'un blanc plus blanc que blanc, l'eau cristalline. Et de plus, l'îlot est entourés d'un grand nombre de patates autour desquels les poissons multicolores nagent par milliers. Munis de masques, tubas et palmes, nous partons avec mon père explorer les fonds marins. Nous débusquons nombres de gros mérous (la passion de mon père, tandis que ma mère préfère les petits poissons multicolores) dont un magnifique mérou royal de plusieurs kilos qui nage entre 2 eaux. Il y a aussi beaucoup de bancs et nous sommes parfois entourés d'un nombre impressionnant de poissons. Mon frère débusque sur la fin un poulpe, dont le camouflage le rendait presque invisible sur les coraux.
Nous repartons ensuite vers Trevani, après avoir pataugé dans ce petit coin de paradis. Cette fois-ci j'ai ma mère comme passagère. On se fait une petite pointe à 70 km/h sur un morceau de barrière derrière un îlot, là où la mer est calme. Et lorsque l'on ralentis ma mère aperçoit une tortue (encore !) et moi un énorme poisson, tellement l 'eau est limpide. Puis c'est le retour au bercail, après une randonnée de plus de 4 heures, en plein cagnard (je peux vous dire qu'on a pris quelques couleurs !), des souvenirs pleins la tête pour longtemps.

Samedi soir, les circonstances font que nous restons à Mamoudzou. Nous asssistons quand même à une petite chasse dans le port de plaisance, en soirée : les poissons volent dans tous les sens. On aperçoit aussi deux-trois têtes de tortue émerger.

Dimanche, retour à Paris. Le temps est magnifique. On décolle sur le lagon. La vue est tout aussi imprenable qu'à l'atterrissage. J'aperçois un groupe d'une demi-douzaine de mammifères que je pense être des dauphins ainsi que 2-3 très beaux arcs-en-ciel. Nous survolons ensuite Nosy Be, Madagascar et l'île de Sainte Marie, avant d'atterrir à St Denis. Puis c'est le long voyage vers la métropole. Aïe, aïe, aïe, dur de revenir de vacances...En tout cas, merci à mes parents pour l'accueil, les sorties, les salades de fruits, etc.